Amérique nous voilà,

Après 3 jours de navigation depuis les Bahamas poussé par le Gulf Stream, nous arrivons vers 22h le 29 mai dans le chenal de Beaufort en Caroline du nord avec une grosse houle du sud et un vent soutenu (25 nœuds établis). Un chenal étroit, un engin servant à désensabler tout spot allumé nous provoquent la frayeur de notre vie de marin, une option mal gérée nous écarte involontairement du chenal et nous entraine sur un haut fond de sable. Nous nous posons quelques secondes puis 2 vagues déferlantes successives libèrent Yara de cette mauvaise situation et le remet dans le chenal. Ouf plus de peur que de mal quelle frayeur pour cette entrée aux US!

                  
Changement de monde, changement de style, changement de décor, changement de musique : nous découvrons les grandes étendues de verdure, les arbres feuillus, des immenses maisons en bois souvent équipées de ponton avec leur éternel rockingchair , une population roulant dans de grosses voitures se nourrissant essentiellement de hamburger de frites de coca et de ketchup. Nous sommes très agréablement surpris par l’accueil chaleureux des américains toujours prêts à vous rendre service.
Les formalités administratives d’entrée sont simples et rapides. Nous décidons après multes mesures de notre tirant d’air (hauteur du mat en pieds) de remonter une partie de la côte est de l’Amérique par les voies intérieures de concert avec nos amis Anne et Pierre (le voilier Le Mulon).

      

Nous prévoyons cette remontée en 3 parties : Atteindre Norfolk par les canaux, ensuite remonter la baie de Chesapeake jusqu’au canal de Delawere puis la baie de Delaware pour retrouver l’Atlantique jusqu’à New-York.

Le large de l’Atlantique laisse sa place à des canaux, des ponts à franchir, une écluse à passer dans des eaux pas très claires où le courant et les marées jouent avec l’étrave de Yara. La navigation est complètement différente, de jour essentiellement et nécessite une veille permanente : le tirant d’air pour le passage des ponts, le tirant d’eau pour les eaux peu profondes, les casiers à crabe à éviter, les heures de départ et d’arrivée à calculer en fonction du courant et des marées.
Nous empruntons les fameux ICW (intercostal Water Way) pour rejoindre la Neuse River avec une escale de 2 jours à Oriental, puis la Pungo River avec des mouillages en pleine nature complètement isolés. Ensuite ce nous descendons Alligator River sans nulle trace d’alligator, si ce n’est des troncs d’arbre flottants. Nous ferons escale à Elisabeth City, à Buck 1, à Great Bridge et finalement à Norfolk où nous découvrons une grande ville portuaire aux portes de l’immense baie de Chesapeake, en Virginie  changement d’état.  La faune est dense dans cette partie .Pélicans,  buses,  faons, chevaux semi sauvages, écureuils peu farouches,  canards, oies peu sauvages, bref de quoi faire pâlir l’arche de Noé.

   

A Elisabeth City nous rencontrons Pathy et Bob, américains qui viennent de boucler leur tour du monde en 18 ans, ils vivent maintenant dans les Appalaches y tiennent un gîte où nous sommes cordialement conviés.

Nous passons 3 jours au mouillage à Portsmouth Hopital Bay en face de la base navale de Norfolk avant d’aborder la baie de Chesapeake.

Nous tombons sous le charme de Deltaville, l’accueil est très chaleureux, l’abri semble sécure pour laisser  Yara en octobre. Anapolis également, une ville beaucoup plus importante où l’on savoure le crabecake local. Nous rencontrons Francine et François, français, bouclant leur tour du monde par la côtre est des USA avant de retourner en Europe l’été prochain. Leurs récits de leurs 12 années autour du globe nous mettent l’eau à la bouche.

Une visite de Philadelphie s’impose. La collection de la fondation Barnes regroupe la plupart des Renoir et des Cézanne, œuvres acquises durant leur période de bohème. Chloé que nous avons vu naitre et Jack son mari américain nous accueillent dans leur toute nouvelle maison. La région fut le théâtre des guerres d’indépendance et de sécession. Lafayette et ses soldats ont marqués la mémoire des Américains ce qui explique peut-être le très bon accueil qu’ils nous réservent

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Pour retrouver le large et mettre le cap sur New-York, nous descendons la baie de Delaware avec la météo et le courant favorables.

Bye bye la Virginie Hello New-York…

 

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