Bahamas a wild world


Bahamas : Mayaguana

Tant de splendeur et d’émotions tout au long de notre transhumance Bahaméenne, nous transportant de Mayagana, premier des bijoux le plus au sud de l’archipel à Great Abaco la nordique.

Suite à une belle navigation toute voiles dehors depuis la République Dominicaine, nous abordons le bight (lac intérieur) de Mayaguana (prononcez : maywouagwana ).

Mayagana ;où les autorités jouent les filles de l’air !

C’est un immense lagon, long de 5 milles et large de 2, où l’on doit slalomer entre patates de corail et zones herbeuses pour accéder au mouillage. D’un bleu translucide entre 2 à 3 mètres de fond, il faut garder les yeux bien ouverts et faire confiance à sa cartographie pour approcher le village.

Tout se passe bien pour Yara qui partagera ce « modeste » espace avec Elisabeth et Bill la première nuit et les jours suivants.

Dimanche et Lundi de Pâques obligent, il va falloir patienter jusqu’à mardi. En effet, nous sommes là pour effectuer nos formalités d’entrée, comme les amis du Mulon l’on fait quelques jours avant nous…mais voilà… « l’administrator  » est parti et ne sait quand reviendra !

Tant pis une fois remisé le kayak et admiré toutes les nuances gris- bleu du ciel et de la mer sous les ondées tropicales, nous faisons route, accompagnés de nos récents amis, pour le petit îlot de Plana cay, qui comme son nom l’indique est plutôt plat !

Là, stupeur et stupéfaction !

On peut compter les grains de sable et les étoiles de mer par 10 mètres de fond ! L’endroit magnifique et hors du temps est plus que sauvage, inhabité et iréel.

Nous lierons mieux connaissance autour d’un déjeuner avec nos deux Américains, occasion de tester notre anglais et d’échanger le fameux Kéfir, qui décidément ne connaît pas de frontières.

Ce n’est pas tout ça ! nos amis Valou et Jeff arrivent à Acklins dans deux jours…allons repérer les lieux.

Mayaguana en image

 ACKLINS : une belle protégée

Attwood Harbour au Nord de l’île, n’est pas un port mais bien une baie, ourlée d’une plage immaculée en croissant de lune, bordée de palmiers nains. L’abri parfait et paradisiaque où déambulent en toute nonchalance raies géantes et parfois même d’autres espèces, avec lesquelles il va bien falloir se familiariser !

Le paradis cependant est loin de l’aéroport … sinon ce ne serait plus le paradis !

Vite fait, bien fait, Elisabeth, aux premières lueurs du jour, a trouvé la solution « to pick up your friends », dans ce bout du bout du monde.

Fedel et Lewis, pêcheurs et animateurs locaux vont se charger de nous récupérer sur la rive. Rendez-vous est pris le lendemain  08 h et en avant pour l’aérodrome d’Acklins.

Nous découvrons l’intérieur de cette île aux contours surprenants et imaginons, non sans un sourire en coin, notre Val, suivie de sa «  grosse valise néanmoins à roulettes », sur les pistes en-caillassées et en_cagnassées …tentant de rejoindre un voilier qui est peut-être arrivé à destination !

Conjoncture hasardeuse …comme on les aime.

Ils sont là, les copains de toujours ! ni retard, ni décalage…trop facile. Quel bonheur que ces retrouvailles !

Welcome to Paradise !

C’est le début de l’aventure, déjeuner pieds dans l’eau au son du reggae, partie de pêche sur la barque de Fedel et exploration de notre Éden malgré une certaine inquiétude au moment des longueurs de bassin !…

Ce qui ne décourager pas Jeff et Denis d’aller observer, voire davantage, les « copines aux grandes antennes ».

Acklins en video

Deux jours plus tard, il nous faut tout de même songer à le quitter, cet eden. Nous sommes toujours clandestins avec deux passagers supplémentaires à bord !

Avant de rejoindre un port d’entrée on ne résiste pas à un petit crochet par Crooked Island, si près et si tentante …

CROOKED ISLAND : où Jeff négociera le repas du siècle.

Le ciel devient menaçant mais les grains et les orages s’accompagnent de beaux ciels de traine qui vont encore exacerber les couleurs de l’océan pour le seul plaisir de nos quatre paires d’yeux.

 On savoure notre condition de Robinson car il n’y a pas foule à Crooked.

 On ne résiste pas longtemps à l’appel des fonds marins, coquillages et autre faune locale. Un vrai festival…sans l’ombre d’un aileron !

Mais assez vite « les vivres vinrent, vinrent à manquer ».

Une prospection des environs pour avitaillement s’impose.

Au bout de « notre » plage idyllique, dans la petite localité de Pittstown à deux milles du phare de Landfall, nous serons les bienvenus dans la minuscule épicerie où l’on trouve l’essentiel, où l’importance d’échanger est une évidence. Nous serons aussi très bien nourris chez « Gibson », restauratrice renommée de l’île. Elle nous fait un repas digne de notre appétit avec le peu d’argent qu’il nous reste en poche. (la poche de Jeff en l’occurrence, qui pour une modique, très modique somme, nous assure le festin !.)

« A l’ouest d’Éden »se trouvent les bureaux de l’immigration. Allons voir à Long Island s’il est possible de faire quelques formalités..

Crooked en vidéo

LONG ISLAND : où nous furent révélés les arômes du Clos de la Tech

Après une longue journée à affronter la colère des cieux, nous voilà déposant l’ancre dans le grand bleu de la très sereine Calabash bay. En effet, éprouvés par notre lutte contre les éléments déchainés, nous débarquons un tantinet fatigués, pour aussitôt nous retrouver accueillis par Patricia et Peter. Ils n’aurons de cesse de nous questionner sur notre parcours et tout de go de nous enivrer de leur réserve de grands crus (spécialement transporter dans  » leur valise « diplomatique »). Quelle expérience !!

L’immigration semble toujours aussi compliquée à trouver, nous filons donc au petit matin sur Georges Town dans les Exhumas.

Long Island en vidéo

Les Exhumas : tout un univers animalier à ciel ouvert…

On ne parle pas ici des personnels de l’administration, qui eux bien sûr, bien installés derrière leur bureau, sont prêts à vous délester de votre surplus de dollars( 300 en tout et pour tout) et qui n’ont rien à fiche de vos péripéties pour arriver jusqu’à eux !

Tant mieux ! Tout est en règle et l’on peut se balader tranquillement sans » peur du gendarme « , lequel d’ailleurs nous ne verrons jamais. La plupart des Exhumas n’étant que très peu habitées, ceci explique cela.

Par la suite tout ne sera qu’émerveillement, découverte de cette faune extrêmement riche et des sites extraordinairement beaux dans lesquels elle évolue.

Nous parcourons tour à tour une dizaine d’îles, très souvent seuls au monde, allant crescendo, de surprise en enchantement. Aucun trouble à se laisser porter sur des fonds régulièrement en dessous des douze pieds cad 4 m). Yara prend plaisir à glisser tant l’eau est belle et la météo clémente…Nous y connaîtrons nos plus belles bordées de spi !

Les Exhumas en image : 1ère partie

Les Exhumas en image : 2ème partie

Nassau : Nous quittons le Paradis pour un petit purgatoire.

C’est là que l’obtention des visas U.S va prendre des airs de tragédie comique pour certains d’entre nous ( voir article sur le sujet).

Les Bahamas : fin hélas !

En compagnie de nos amis du « Mulon », Anne et Pierre, fraîchement retrouvés, nous allons entamer la remontée des Bahamas qui nous conduira au seuil de la terre Américaine .

Pour en résumer ces quelques jours on peut dire que :

 » Tout n’est pas rose à Rose Island  » où les orages nous ont bien rattrapés.

« Merci le sondeur et la marée  » à Bonds Cay où l’entrée étroite et sinueuse ne laisse aucune place à l’improvisation. Mais quelle sérénité une fois l’obstacle franchi.

Soldier’s : Ile Pacifique uniquement peuplée d’oiseaux et d’une nouvelle « marque  » de requin où Véro téméraire a risqué un petit bain du soir, bien vite écourté toutes palmes en action !!

Et Great Bahama pour finir. Après une belle régate côte à côte avec  » Le Mulon « (100 milles en 14 h ), ultime étape bahaméenne à West of West End, qui nous permet de choisir le meilleur moment pour traverser .

La recherche du Gulf Stream et la découverte de l’Amérique seront nos prochaines émotions.


Histoire d’un VISA ou L’épopée des vagabonds de la mer voulant fouler le sol américain

Bien sûr vous êtes quelqu’un de prévoyant et d’organiser, 3 mois avant de quitter la France vous faites les démarches confortablement installé de chez vous devant votre ordinateur avec votre passeport, votre livret de famille et votre carte bleue. Vous faites un petit tour chez votre photographe préféré et un déplacement à l’ambassade américaine Paris ou Marseille pour votre entretien en anglais.

Ceci n’est pas notre cas trop de chose à penser et à préparer et persuader que tout se fait sur le net, erreur pour des vagabonds de la mer c’est loin d’être facile mais pas impossible !

Notre épopée :

– Avez pensez à vos visas pour les usa?

– Nous ferons ça en route au moment venu sur le net.

– L’ESTA n’est pas suffisant.

– Ah bon!

– il faut nécessairement un B1/B2 puis que vous y rendez par vos propres moyens il est valable 10 ans ça se fait sur le net

– ouf! nous verrons ça de l’autre côté de l’Atlantique aux Antilles !

… 6 mois après …

Nous sommes décembre 2019 sous les cocotiers

– ça y est notre courtier en assurance (là aussi il y a de quoi écrire) nous fait une offre pour les USA et le Canada

– et nos visas ? Il faut trouver une ambassade américaine. Ça tombe nous allons dans les Grenadines et il y a en une à Grenade

Pas de chance à Grenade il ne délivre pas de visa, la plus près c’est la Barbade pas question il faut refaire 160 milles dans l’Est contre le vent et la houle.

Nous sommes le 10 février 2019 à Marie Galante

Nous apercevons une loueur d’espoir à Nassau dans les Bahamas où il semblerait possible de faire faire son visa. En effet suite à un échange de mail avec une canadienne Marie-Claude rencontrée à Marie Galante lors d’un barbecue sur la plage, l’ambassade américaine de Nassau délivre bien des visas y compris aux non résidents. Marie -Claude nous donne également le lien du site interne pour effectuer notre demande le fameux DS160. ( www.ais.usvisa-info.com/en-bs )

Nassau se trouve à 1200 milles au nord ouest mais c’est sur notre route pour le Canada. La décision est prise pour Nassau.

Nous confirmons à Val et Jeff que nous pouvons les récupérer fin avril à Acklins pour remonter ensemble les Exumas jusqu’à Nassau.

Nous sommes 21 février 2019 à l’anse d’Arlet

C’est parti pour renseigner notre demande, le fameux DS160 sur le site des US. Il n’est valable que 3 mois (délai entre la demande et l’entretien)

Dictionnaire, livret famille et passeport en main nous descendons le questionnaire. Ton père ta mère tes enfants toi tout y passe des questions où il ne faut jamais répondre oui  » es-tu un terrorise  » « as-tu des armes » … bref la liste est longue.

Vient ensuite la photo aux normes américaines, dans un mouillage avec de la houle c’est galère ! Merci à Odile pour son agilité digitale.

Nous sommes le 29 mars dans les îles Vierges Britanniques

Ok la demande est acceptée il faut une impression papier du DS160 merci Jeff et également apporter 2 photos papier aux normes américaines.

Nous ferons ça en République Dominicaine, prochaine escale après les îles Vierges Britanniques. Nous trouverons bien un photographe professionnel à San Domingue.

Étape suivante payer 160 $ en carte bleue pour valider il faut soit un retour sms impossible à l’étranger soit un boîtier pour lire la carte et obtenir un code bien sûr plus de pile au lecteur.

Dernière étape choisir une date d’entretien à l’ambassade nous choisissons le 13 mai 7h45. Val et Jeff ont leur vol de retour (snif!) le samedi 10 mail tout se combine bien.

Préalablement à ces 2 dernières étapes il faut créer un compte avec son adresse mail et mot de passe sur le même site.

Grande inquiétude comment récupérer nos passeports avec les visas après l’entretien , seule possibilité chez DHL à Nassau 3 à 5 jours de délai.

Nous sommes le 10 avril 2019 en République Dominicaine

Quel moment anthologique!

A notre dernière escale avant les Bahamas nous trouvons un photographe  » Foto Estudio Breton » habillé poudré coiffé et le portrait est tiré sur papier 5 par 5.

Nous sommes le 20 avril en partance pour Mayaguana

Nous quittons la République Dominicaine avec tout le nécessaire y compris les 300$ et oui les droits d’entrée aux Bahamas.

l’histoire n’est pas finie…

Après 15 jours passés au paradis, un aquarium grandeur nature, une navigation de plus de 200 milles dans des eaux turquoises avec seulement 3 mètres sous la quille, nous arrivons à PalmCay au sud de New Providence Island, escale choisie pour sa proximité de l’aéroport, du centre de Nassau et également pour sa tranquillité et ses services (prêt d’un véhicule 2 heures par jour)

Lundi matin 13 mai 6h30 bien habillés chemise pour les hommes épaules couvertes pour les femmes chaussures fermées (un an que nous vivons en sandale dur dur !) nous montons dans le taxi avec nos amis Anne et Pierre (eux aussi vivent les péripéties) direction l’ambassade américaine.

Dès la descente du taxi nous sommes happés dans la file d’attente pour rentrer dans les locaux de l’ambassade.

A la hâte nous nous débarrassons de nos téléphones tablettes ( » no device » ) merci à Anne et Pierre leur rendez-vous n’est qu’à 10h30.

3 personnes vérifient nos papiers 3 fois à l’extérieur, passés les différents contrôles comme à l’aéroport nous nous retrouvons à attendre .

1er entretien derrière un guichet blindé assis, de nouveaux contrôles d’identité et prises d’empreintes digitales nous expliquons par le digiphone notre voyage surtout Vero dans la langue de Shakespeare et fournissons nos photos papier.

Puis de nouveau attente.

2ème entretien debout derrière un guichet toujours blindé. De nouveau contrôles identité empreinte digitale même type de question quels sont vos revenus? nous fournissons des fiches de paie – je ne lis pas le français – pourquoi vous n’avez pas fait la demande en France ? Bonne question réponse évasive,…

Puis de nouveau attente

3ème entretien même personne il garde les passeports et nous tend un papier jaune indiquant l’adresse de DHL pour récupérer nos passeports dans 3 à 5 jours.

Ça y est une étape de franchie plus qu’à attendre le mail de DHL.

Nous sommes le jeudi 16 mai 2019 à la marina PalmCay

9h30 les 1ers mail arrivent pour Véro et Pierre petite inquiétude pour Anne et Denis nous empruntons une PalmCay’ s car et nous nous dirigeons chez DHL (c’est l’équivalent de notre chère Laposte)

17h00, 2 sur les 4 passeports ceux de Vero et Pierre sont délivrés sous présentation d’une identité (« pas de bras pas de chocolat  » la CNI ou le permis de conduire fera l’affaire) et du mail (pas de mail pas de passeport)

Petite déception, demain sera un autre jour. Le lendemain nous recevons le mail pour Denis à 18h30 mais DHL est fermé jusqu’à lundi donc nous décidons de passer le we à Rose Island îlot désert proche de Nassau.

Retour à Nassau le lundi, toujours pas de mail pour Anne. L’ambassade confirme à Anne que son passeport est chez DHL. A 16h30, 2 Bahameens nous proposent de nous déposer chez DHL avant la fermeture. Denis se voit délivrer son passeport mais pas Anne. Il faut attendre le mail!

Mardi matin, toujours pas de mail pour Anne, l’inquiétude monte, après une instance auprès de l’ambassade de nouveau il confirme que le passeport est chez DHL et que le mail arrive dans la journée mais peut mettre encore 3 à 5 jours. La journée se passe avec une certaine inquiétude.

Soulagement! Le mail arrive finalement à 19h.

Mercredi 10h passeports en poche après un aller-retour en vélo chez DHL, les 2 bateaux lèvent l’ancre et mettent le cap pour les USA.

Ne cherchez pas à comprendre pourquoi l’ambassade soustraite à DHL la remises des passeport. Vous pouvez rester sans papier plus de 10 jours dans un paradis (dit fiscal) où on vous demande votre identité à chaque règlement par carte bleue.

Fin de l’histoire